Ineos accusé de rupture de contrat avec la Fédération néo-zélandaise de rugby (NZR)
Ineos a attribué à des "mesures de réduction des coûts" la prétendue "violation" de son contrat de sponsoring avec la Fédération néo-zélandaise de rugby (NZR), entraînant des poursuites judiciaires de la part de l’instance dirigeante.
Le géant pétrochimique britannique, qui détient une participation dans Manchester United, a mis fin prématurément à son partenariat avec NZR.
En 2021, sous la présidence de Sir Jim Ratcliffe, Ineos avait signé un accord de six ans (2022-2027) en tant que partenaire performance de NZR. Le contrat comprenait notamment l’apposition du logo Ineos sur l’arrière des shorts de match et l’avant des maillots d’entraînement des équipes nationales, y compris les All Blacks (trois fois champions du monde) et les Black Ferns (six fois championnes du monde).
NZR engage des poursuites judiciaires
Dans un communiqué publié mardi, NZR a confirmé qu’Ineos n’avait pas payé la première tranche du sponsoring 2025, officialisant ainsi sa décision de rompre l’accord trois ans avant son terme.
"Face à la décision d'Ineos de se retirer prématurément, nous avons pris les mesures nécessaires pour protéger les intérêts du rugby néo-zélandais. Nous n’avons eu d’autre choix que d’entamer une action en justice pour défendre notre position commerciale."
Ineos affirme avoir investi plus de 30 millions de dollars dans le rugby néo-zélandais ces dernières années.
Le groupe explique cette décision par les difficultés économiques du secteur chimique en Europe, notamment en raison des taxes élevées sur l’énergie et du processus de désindustrialisation.
Dans un communiqué, Ineos déclare :
"Nous avons dû mettre en place des mesures d'économie à travers toute l'entreprise. Nous avons tenté de trouver un accord raisonnable avec les All Blacks pour ajuster notre sponsoring face à ces défis. Malheureusement, NZR a préféré recourir à une action en justice plutôt que de chercher une solution négociée. Nous restons en discussion."
De son côté, NZR affirme travailler activement sur de nouvelles opportunités commerciales, assurant que l’intérêt mondial pour les All Blacks et les autres équipes en noir reste élevé.
Ineos revoit sa stratégie sportive
Cette rupture de contrat avec NZR s’inscrit dans une série de changements au sein du portefeuille sportif d’Ineos.
Le mois dernier, l’entreprise s’est séparée du quadruple champion olympique Ben Ainslie, qu’elle soutenait dans la Coupe de l’America depuis 2018. Ineos affirme ne pas être parvenu à un accord avec Ainslie sur les conditions de poursuite de leur partenariat.
Par ailleurs, en février 2024, Ineos a finalisé un investissement d’environ 1,3 milliard de dollars (1 milliard de livres sterling) pour acquérir une participation dans Manchester United. Depuis, le club a été restructuré avec des centaines de licenciements et une hausse des prix des billets à 66 £ par match, sans réductions pour les enfants ni les retraités.
Sir Jim Ratcliffe a prévenu en décembre que d’autres décisions impopulaires seraient prises pour redresser le club. Des rumeurs évoquent jusqu’à 200 nouveaux licenciements. Toutefois, le groupe insiste sur le fait qu'il a déjà investi 300 millions de dollars (241 millions de livres sterling) pour moderniser le centre d'entraînement de Carrington.
Ineos détient également le FC Lausanne-Sport (Suisse) et l’OGC Nice (France), ainsi qu’une participation dans l’équipe Mercedes en Formule 1 et possède la team cycliste Ineos Grenadiers.
En janvier 2025, les Ineos Grenadiers ont annoncé chercher de nouveaux partenaires après une saison décevante en 2024. John Allert, PDG de l'équipe, a confirmé :
"Ineos ne veut plus investir davantage."
Un revirement surprenant pour NZR
En 2021, Sir Dave Brailsford, directeur du sport chez Ineos, saluait le partenariat avec NZR :
"L’intégration de la marque Ineos sur ces maillots emblématiques symbolise notre engagement à partager les meilleures pratiques et à innover en matière de performance."
Mais trois ans plus tard, ce partenariat semble avoir tourné court, laissant NZR dans une bataille juridique pour protéger ses intérêts.