Tennis : La Coupe Davis retrouve son âme malgré un calendrier chargé
La Coupe Davis, pour beaucoup, semblait perdre de son éclat face à un calendrier surchargé, des tournois de plus en plus longs et des tournées interminables, laissant peu de répit jusqu’à novembre. Les joueurs les mieux classés se faisaient rares, et les motivations patriotiques semblaient insuffisantes face à l’épuisement physique accumulé. Gérard Piqué, dans sa tentative de révolutionner la compétition, avait constaté cette difficulté, mais ses changements ont conduit à des litiges avec l’ITF, le départ de Kosmos et un tournoi en perte de prestige.
Un retour aux sources
Pour redonner vie à la compétition, l’ITF a réintroduit certains éléments classiques. L’expérience d’une phase de groupes et d’éliminatoires condensées en une semaine avait échoué, avec des matchs tard dans la nuit, tandis que la dispersion des groupes sur plusieurs sites avait vidé l’événement de son ambiance. Le nouveau format hybride compresse le calendrier mais réintroduit un esprit local/visiteur, préservant l’essence même de la Coupe Davis.
L’ambiance retrouvée à Puente Romano, avec des gradins remplis et des supporters enthousiastes, a rappelé ce qui rendait ce tournoi unique. David Ferrer a confirmé que cette expérience ressemblait à celle qu’il vivait en tant que joueur, offrant une émotion rare pour les participants et spectateurs.
Entre calendrier abrasif et essence du tournoi
Le dilemme persiste : revenir à l’ancien modèle attirerait à nouveau les joueurs top mais augmenterait la fatigue et le risque de renoncement, tandis que le format récent libère des semaines mais réduit l’intensité émotionnelle. L’équilibre pourrait résider dans un juste milieu : attribuer des points ATP, organiser la compétition tous les deux ans et planifier les dates avec soin pour inciter les joueurs à représenter leur pays.
Cependant, le facteur humain reste central. La Coupe Davis n’a jamais eu besoin uniquement des stars pour briller. Les héros inattendus – Julian Escudé, Radek Stepanek, Fernando Verdasco, Viktor Troicki, Federico Delbonis – incarnent l’âme du tournoi. Ce week-end à Puente Romano, Pedro Martínez a démontré que ce sont ces performances qui font la magie de la Davis.
La Coupe Davis retrouve peu à peu son âme : des ambiances inoubliables, des émotions partagées, et l’inspiration pour les jeunes générations. Même dans un contexte changeant, le tournoi reste une légende du tennis mondial, capable de créer des souvenirs impérissables dans chaque ville hôte.
