Cyclisme – Le « Docteur Mabuse » condamné : bracelet électronique, amende et prison pour dopage
Un nouveau scandale vient ternir l’image du cyclisme. Bernard Sainz, plus connu sous le surnom de « Docteur Mabuse », a été condamné à deux ans de prison, dont une partie assortie du port d’un bracelet électronique, ainsi qu’à une amende de 20 000 euros pour avoir administré des substances et méthodes de dopage à plusieurs coureurs. Âgé de 82 ans, l’homme n’est pourtant pas médecin mais se présentait depuis des décennies comme naturopathe auprès de sportifs de haut niveau.
Le tribunal a retenu contre lui des faits de « pratique illégale de la médecine », notamment en 2013 et 2017, tout en l’absous de l’accusation d’« incitation au dopage ». Son activité remonte pourtant aux années 1970, période à partir de laquelle il a conseillé plusieurs générations de cyclistes, parmi lesquels des figures ayant évolué dans les équipes Cofidis et FDJ dans les années 1990, ou encore le Belge Frank Vandenbroucke.
L’enquête a été minutieuse : écoutes téléphoniques, caméras cachées, saisies de matériel médical. Les preuves ont montré que Sainz prescrivait à des coureurs comme Peter Pouly ou Pierre-Henri Lecuisinier des corticoïdes et des seringues, éléments relevant sans équivoque de pratiques interdites.
Sainz, surnommé « Mabuse » pour ses méthodes obscures, a tenté de se défendre en affirmant qu’il « traitait la cause et non les symptômes » et que « tout athlète qui veut se doper peut trouver sur internet ce dont il a besoin ». Mais cette ligne de défense n’a pas convaincu la justice, qui l’a également interdit de toute activité liée au sport.
Ce dossier rappelle la persistance de figures troubles dans le monde du cyclisme international, capables de contourner les règles pendant des décennies. Des cas similaires existent ailleurs, comme en Amérique latine, où certains pseudo-médecins continuent de proposer impunément des traitements dopants aux athlètes.