Keegan Bradley, du vieux Ford Focus à la Ryder Cup : une destinée américaine
Le parcours de Keegan Bradley ressemble à un roman. Parti de presque rien, avec pour seul bagage un vieux Ford Focus bleu électrique surnommé Be Bop, il a sillonné les routes en 2008 à la conquête du rêve professionnel. Quelques années plus tard, il s’imposait sur le PGA Tour, remportait le PGA Championship 2011 dès sa saison rookie, et devenait l’un des visages marquants du golf américain.
Aujourd’hui, à 39 ans, il s’apprête à écrire un nouveau chapitre en tant que capitaine de l’équipe américaine de Ryder Cup à Bethpage Black, un terrain qui a marqué son histoire dès ses années étudiantes à St. John’s University.
Un rêve forgé dans les sacrifices
Issu d’une famille passionnée de golf mais sans grands moyens, Bradley a appris à se battre. Son père Mark, pro de golf dans le Wyoming, se souvient encore :
« Il n’est pas parti avec grand-chose. Mais il a toujours eu ce feu en lui. »
Avec son vieux Focus rafistolé, Keegan a traversé les États-Unis, alternant compétitions, petits boulots et nuits courtes. Rapidement, son talent a parlé : huit titres PGA plus tard, le voilà parmi les références du circuit.
La Ryder Cup, obsession et cicatrice
Bradley a découvert la Ryder Cup comme spectateur en 1999 à Brookline. Cette ambiance l’a marqué à vie. Sélectionné en 2012, il a brillé aux côtés de Phil Mickelson, mais a aussi vécu l’amertume de la défaite lors du « Miracle de Medinah ». Depuis, cette compétition est devenue une obsession.
En 2023, malgré un retour au premier plan et une excellente saison, il fut snobé par le capitaine Zach Johnson. La scène, captée dans la série Netflix Full Swing, montrait un Bradley dévasté. Beaucoup pensaient que sa chance était passée. Mais le destin en a décidé autrement : en 2024, la PGA lui a confié le rôle de capitaine.
Un symbole du retour aux sources
En septembre 2025, Keegan Bradley mènera donc Team USA à Bethpage Black, là même où il s’était faufilé illégalement à ses débuts pour jouer quelques trous interdits aux étudiants. Cette fois, il reviendra en maître des lieux, avec la mission d’effacer les démons du passé et, peut-être, enfin ouvrir ce sac de la Ryder Cup 2012 qu’il n’a jamais osé déballer.
