SuperMotocross – Jo Shimoda "Haiden m’a dit : Tu ne sais pas ce qui va arriver. J’ai répondu : Je ne parle pas anglais"
Les fans de SuperMotocross ont assisté à un véritable spectacle ce week-end lors de la finale à Las Vegas. La saison 2025 restera dans les mémoires, et surtout pour Jo Shimoda, qui décroche son tout premier titre de champion du monde SMX dans la catégorie 250.
Arrivé à Vegas avec 10 points d’avance sur le double champion Haiden Deegan, Shimoda avait son destin entre ses mains. Dans la première manche, le Japonais s’est emparé rapidement de la tête tandis que Deegan, auteur d’un départ raté et victime d’une chute, devait se contenter de la deuxième place.
La deuxième manche a viré au duel électrique. Placé juste à l’intérieur de Shimoda sur la grille, Deegan a immédiatement cherché le contact : il l’a tassé dans la ligne droite et a multiplié les attaques musclées. En tête, l’Américain a même ralenti pour permettre à Jo de revenir, dans le but clair de provoquer un accrochage. Finalement, Deegan a réussi à envoyer Shimoda au sol… mais s’est lui-même fracturé la clavicule dans l’action.
Profitant du chaos, Seth Hammaker a pris la tête, avant que Shimoda, reparti fort, ne dépasse Tom Vialle dans le dernier virage. Résultat : un 1-2 synonyme de victoire au général et de sacre mondial.
En conférence de presse, Shimoda a expliqué sa démarche :
« Je savais déjà que j’étais en position de gagner le titre, mais honnêtement, je voulais aussi m’imposer. C’était mon objectif : être rapide, prendre des risques et montrer que je pouvais gagner. »
Concernant la conduite agressive de Deegan, il est resté philosophe :
« Je savais à quoi m’attendre. Il était plus rapide sur ces trois courses et je savais qu’on finirait par se retrouver roue dans roue. Ce n’est pas grave, je comprends sa situation. J’avais juste envie que ce soit terminé, c’était très stressant. »
Son team manager, Lars Lindstrom, a salué la gestion de son pilote :
« Jo a fait face à une énorme pression et il a répondu présent. Je pense que c’est un tournant dans sa carrière. »
Pour Shimoda, ce premier sacre professionnel a une saveur particulière : arrivé aux États-Unis sans parler anglais, il s’est forgé une réputation de pilote calme, technique et résistant à la pression. Sa réplique avant la course a même fait rire la presse :
« Haiden m’a dit : “Tu ne sais pas ce qui va arriver”. J’ai répondu : “Je ne parle pas anglais”. »
Avec ce succès, Jo Shimoda inscrit définitivement son nom dans l’histoire du SuperMotocross, et la manière dont il a résisté à la tempête "Hurricane Haiden" restera gravée longtemps dans les mémoires.