Football – Florentino Pérez attaque frontalement LaLiga, l’UEFA et le FC Barcelone lors d’une Assemblée historique
L’Assemblée des socios représentants du Real Madrid, organisée ce dimanche, a été dominée par un discours d’une rare virulence de Florentino Pérez. Le président madrilène, habituellement critique envers les institutions du football, n’avait jamais adopté un ton aussi direct ni aussi dur. Pendant une heure et dix-huit minutes, il a multiplié les attaques contre LaLiga, Javier Tebas, l’UEFA, le FC Barcelone dans le cadre du cas Negreira et l’ensemble du système arbitral espagnol. Cette intervention exceptionnelle a provoqué l’une des plus grandes ovations observées lors d’une assemblée du club.
Florentino Pérez a d’abord souligné l’impact du calendrier et des blessures sur les deux dernières saisons. Selon lui, la charge de matchs est devenue intenable, citant les cas de Carvajal, Militao, Camavinga, Ceballos et Mendy, tous touchés sur de longues périodes. Il considère qu’enchaîner plus de quatre-vingts rencontres par an est une dérive dangereuse pour les joueurs et une menace pour la qualité du football.
Le président madrilène a ensuite attaqué frontalement l’UEFA, dénonçant des décisions qu’il juge illégales et contraires aux intérêts des clubs. Il a rappelé que, selon la dernière décision judiciaire, le Real Madrid dispose du droit d’organiser ses propres compétitions et de réclamer des indemnités se chiffrant en milliards d’euros. Florentino Pérez accuse l’instance européenne de vouloir imposer ses formats, de restreindre l’autonomie des clubs et de favoriser des tournées lointaines en Asie pour des raisons politiques plutôt que sportives.
LaLiga et Javier Tebas ont également été au centre de ses critiques. Florentino Pérez a reproché à la Ligue espagnole d’avoir soutenu des opérations financières avantageant certains clubs, notamment le FC Barcelone et Villarreal, via des partenariats extérieurs comme le projet de match à Miami. Il a qualifié l’initiative de comparaison avec la NFL de « projet échoué », rappelant que la Ligue a tenté d’imposer un match hors d’Espagne sans l’aval de l’UEFA. Il s’est indigné des salaires versés par LaLiga, qu’il estime largement supérieurs à ceux de la Premier League pour des résultats inférieurs.
Le président du Real Madrid s’est également attaqué au système arbitral espagnol, évoquant une situation qu’il juge anormale. Il a rappelé qu’aucun arbitre espagnol n’a été retenu par la FIFA parmi les trente-cinq arbitres de champ européens et a dénoncé l’affaire Negreira, dans laquelle le FC Barcelone aurait versé plus de huit millions d’euros à un ancien dirigeant arbitral pendant plus de dix-sept ans. Il considère que cette période coïncide « curieusement » avec les meilleurs résultats blaugranas en Liga.
Ses critiques ont aussi visé la gestion économique de LaLiga, notamment le musée Legends et les investissements dans certains médias. Florentino Pérez accuse LaLiga de financer des projets déficitaires avec l’argent de tous les clubs et de manquer de transparence. Il a également rappelé les dangers de l’accord CVC, qui selon lui, compromettra les revenus futurs des clubs pendant cinquante ans.
Sur le plan sportif, il a réaffirmé sa confiance totale en Xabi Alonso, récemment nommé, et a rendu hommage à Carlo Ancelotti, Modrić, Lucas Vázquez et Jesús Vallejo pour leur contribution exceptionnelle au succès du club. Il a également salué Raúl González pour son travail avec la cantera et mis en avant l’essor du football féminin du Real Madrid, désormais solidement installé dans le top européen.
Enfin, Florentino Pérez a évoqué les travaux du stade Santiago-Bernabéu, devenu selon lui une référence mondiale après l’organisation d’un match de la NFL. Les travaux d’insonorisation et l’amélioration des infrastructures doivent se terminer en décembre, tandis que la nouvelle station de métro devrait bientôt devenir l’une des plus modernes d’Europe.
Avec ce discours offensif et stratégique, le président du Real Madrid envoie un message clair : le club entend défendre son autonomie, son modèle économique et son influence dans le football européen tout en poursuivant sa transformation sportive et structurelle.
